Patrimoine historique

Le Fort Libéria : une œuvre de Vauban

En flânant dans les rues de Villefranche-de-Conflent, on aperçoit les murailles d’un château sur les hauteurs, à flanc de falaises. Il s’agit du Fort Libéria, un monument historique qui veille sur ce plus beau village de France. Je l’avais déjà visité dans le cadre d’une sortie scolaire étant petite. N’ayant que peu de souvenirs du lieu, il était temps de raviver ma mémoire en retournant sur place. C’est lors d’une belle journée en famille, enceinte de mon petit garçon, que je grimpe jusqu’à cette forteresse… J’ai adoré cette œuvre militaire de Vauban ! Je vous en parle donc dans cet article en vous partageant mes photos.


COMMENT ACCÉDER À CETTE FORTERESSE ?

Le Fort Libéria peut se rejoindre à pied, à partir de la gare du Train Jaune (parking sur place). Il faut compter environ 30 minutes d’ascension. Le sentier est bien indiqué. On profite de la vue sur le paysage à mesure que l’on avance. C’est une balade agréable mais un peu sportive. Vous pouvez donc opter pour une alternative plus douce en empruntant la navette payante. Le transfert en 4×4 se fait à partir de la place derrière l’office de tourisme de Villefranche-de-Conflent. Il y a des départs toutes les 15 minutes. Pour le retour, vous pouvez choisir la même option qu’à l’aller ou bien faire comme moi en descendant l’escalier souterrain. Je vous en parle plus en détails en fin d’article. Une fois en haut, vous devrez débourser 8 euros par adulte et 4,5 euros par enfant.


COUR D’HONNEUR : LA VISITE DU FORT LIBÉRIA

Construit 180 mètres au dessus de la Têt, le Fort Libéria complète la défense de Villefranche-de-Conflent. La visite démarre par la Cour d’Honneur où un document explicatif vous sera remis. Ainsi, on bénéficie d’informations sur les trois niveaux de fortification du château. Celui-ci accueillait entre 50 et 100 hommes de garnison. Lors des sièges, il fonctionnait de façon autonome grâce à ses ressources. Plusieurs cuves servaient notamment à stocker l’eau de pluie. J’ai apprécié faire le tour du chemin de ronde car il domine le paysage. Ses balustrades en fer forgé sont très bien conservées malgré leurs 300 ans ! Elles n’ont jamais été repeintes, pourtant il n’y a pas de rouille. Sur la terrasse devant la chapelle, on peut déguster un menu grillade de juin à septembre.


FORT LIBÉRIA : LE GÉNIE DE L’INGÉNIEUR VAUBAN

Vauban, de son vrai nom Sébastien Le Prestre, est nommé maréchal de France sous Louis XIV. Astucieux architecte ingénieur, il renforça de nombreuses places fortes dans le pays. Parmi ses ouvrages, douze font partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. On peut notamment citer les fortifications d’Arras, Briançon, Camaret-sur-Mer, Longwy, Besançon, St-Martin-de-Ré ou encore Mont-Louis par chez nous. Le Fort Libéria fait aussi partie de cette sélection et on comprend pourquoi ! C’est une vraie sentinelle sur le Conflent depuis 1681. Le monument épouse parfaitement la crête de la montagne de Belloch. C’est une prouesse architecturale. L’aspect des murailles, avec ses meurtrières et échauguettes, offre une protection optimale. L’arrière du bâtiment, en forme de pointe, se termine par un donjon tandis que le fossé est défendu par une galerie de contrescarpe. Sans oublier le pont levis qui bloque l’entrée !


DIVERSES SALLES AVEC DES RECONSTITUTIONS

Lors de l’exploration du Fort Libéria, on découvre des reconstitutions historiques au sein de plusieurs salles. Chambre des soldats, boulangerie, poste de police, magasin de munitions… On imagine la vie militaire du château. Il servit également de prison, notamment lors de « l’affaire des poisons » sous le Roi Soleil. Une série d’empoisonnement secoue la noblesse avec plusieurs personnes impliquées… Parmi elles, la Marquise de Brinvilliers. Sa femme de chambre (Anne Guesdon) et La Chapelain furent enfermées ici jusqu’à leur mort (durant 36 et 43 ans). On retrouve donc leurs silhouettes dans une cellule.


L’ESCALIER SOUTERRAIN AUX « MILLE MARCHES »

Comme indiqué en début d’article, je suis revenue sur Villefranche-de-Conflent par l’escalier « aux mille marches ». Ce surnom est à peine exagéré puisqu’il comporte tout de même 734 marches ! Cela fait bien travailler les jambes, surtout en fin de journée. Imaginé par Vauban, il ne fut construit que sous Napoléon III entre 1850 et 1853. Ce souterrain en marbre rose est coiffé d’une voûte en pierre. C’est le plus long du monde ! Autrefois à double sens, on ne l’emprunte désormais que pour descendre. Pour vous donner du courage, faites une pause sur le balcon. Vous pourrez admirer la vue sur le Canigou, l’indétrônable sommet catalan. Il n’y a pas de plus belle façon de finir cette visite historique ! On rejoint ensuite la cité médiévale par le pont Saint-Pierre.

Laisser un commentaire