Barrage de Vinça et chapelle romane

En partant de Perpignan direction le Conflent, il y a un paysage qu’on ne peut pas louper sur la route : le lac de Vinça. Je suis passée devant d’innombrables fois en voiture. Mais je n’avais jamais pris le temps de vraiment m’y arrêter ! Dans cet article, je vous amène donc voir le barrage de Vinça de plus près. J’y suis allée à deux occasions. La première pour un arrêt à la chapelle Sant Pere de Belloc. La deuxième pour une randonnée jusqu’au prieuré de Marcevol.

---

LE BARRAGE DE VINCA : UN LAC UTILE

Le barrage de Vinça est un ouvrage en béton de 192 mètres de long et 55 de haut. Il fut construit en 1976 pour deux raisons. D’abord, il permet de réguler le débit de la Têt afin d’assurer l’écrêtement des crues. Ensuite, il répond aux besoins estivaux puisque le lac sert de réservoir d’eau. Le site est essentiel en période de sécheresse pour irriguer la plaine du Roussillon. Son action est ainsi couplée avec le barrage des Bouillouses en montagne. Et il faut dire que ces dernières années, avec le manque de pluie et de neige, leur stock a bien été utile ! En fonction du moment de l’année on peut observer le niveau du lac à des hauteurs différentes. Il se remplit de mars à juin et se vide de juillet à septembre. En dehors de ces mois, ses eaux se maintiennent plus ou moins.

---

LA CHAPELLE SAINT PIERRE DE BELLOCH

Le barrage de Vinça est directement accessible via la RN116 en direction de Prades et de l’Andorre. Sur votre gauche, une partie du lac artificiel accueille la plage des Escoumes. Cette petite base nautique propose baignade, parasols, jeux gonflables flottants et location de pédalos en été. Mais je n’avance pas jusque là et m’intéresse à la partie droite de la route où l’on trouve une aire de stationnement. Ici, un panneau indique la direction de la Chapelle Sant Pere de Belloc (ou Bell Lloc). De style roman, ce monument historique datant de 1142, est édifié sur une colline dont l’ascension ne prend que 15 minutes. Le sentier permet de faire le tour de l’église et d’apprécier son architecture. Un clocher typique de la région, de la pierre de pays, un toit en ardoise… On ne peut pas entrer à l’intérieur de la bâtisse mais la balade en vaut la peine, notamment pour la vue ! On admire le Canigou, la vallée de la Têt et ses villages. Les toits de Rodès attirent mon regard dans le paysage. J’adore ce coin ! Notamment sa promenade entre gorges et canaux, avec son château en ruines.

---

LAC DE VINCA ET PAYSAGE ALENTOUR

En descendant de la chapelle, suivez le chemin goudronné pour atteindre le barrage. Ses ouvertures permettent d’évacuer 4000m3 d’eau par seconde ! C’est assez impressionnant. Le lac de Vinça est un plan d’eau de 2ème catégorie. C’est-à-dire qu’on y trouve des poissons blancs et des carnassiers comme les brochets et les perches. Il existe un parcours pêche « carpe de nuit » ainsi qu’une zone pour les float-tubes. Les alentours sont propices à l’observation de la nature. La flore se diversifie entre roseaux, cistes cotonneux, pins, genévriers, oliviers, etc… Les lézards, les insectes et les oiseaux sont de la partie.

---

RANDONNÉE AVEC VUE PANORAMIQUE

Maintenant, prenons encore un peu de hauteur ! En stationnant près du pont de la Départementale 13, on accède à une jolie randonnée vers le Prieuré de Marcevol. Je vous en parle plus en détails dans cet article. Mais sachez que le panorama est juste incroyable. D’ici, on se rend davantage compte de la grandeur de cette retenue d’eau. Il mesure 5 kilomètres de long et 1,2 kilomètres de large. Toute la vue s’offre à nous : la chaîne des Pyrénées, le village de Vinça, et même la Mer Méditerranée au loin… Vous avez la possibilité de rejoindre le monument en voiture aussi en continuant la route vers Arboussols.

---

LES BARRAGES DES PYRÉNÉES-ORIENTALES

Le barrage de Vinça a nécessité deux ans de travail. Pour ce chantier, il a fallu 142 000 tonnes de béton. La fabrication du ciment se faisait directement sur place, grâce à une usine temporaire qui broyait les roches calcaires. Il y a d’autres barrages dans les Pyrénées-Orientales, comme par exemple le plan d’eau sur l’Agly (Caramany), le Lac de Matemale, l’étang du Lanoux, le barrage de Puyvalador. Ils possèdent diverses fonctions : stockage d’eau, centrale hydroélectrique, régulation des rivières ou bien réserve pour les canadairs. Le manque d’eau est un vrai problème dans le département. Les barrages ne font pas exception : ils se remplissent beaucoup moins vite qu’avant. La situation est assez préoccupante… Il va falloir trouver des solutions pour l’avenir !