Corse île de beauté

L’Alta Rocca et les Aiguilles de Bavella

À partir de Porto-Vecchio, j’ai pris la route vers les hauteurs du maquis corse. La météo annonçait mauvais temps, alors au lieu de rester sur le littoral, j’ai préféré aller me perdre dans la montagne. J’avais envie de découvrir les paysages d’altitude et leurs petits villages. Dans cet article, je vous embarque dans la région de l’Alta Rocca. Ce territoire de la Corse est une merveille. Il possède une grande richesse en terme de patrimoine culturel et naturel. Nous allons voir : la croix de Carbini, les Aiguilles de Bavella ou encore la rivière de Solenzara. Un programme encore plus féérique quand la brume s’invite au voyage…


L’ÉGLISE DE CARBINI ET LA CROIX GIOVANNALI

Ma première escale fut Carbini, un lieu marqué par l’Histoire et la Religion. Dans ce village, se trouve une des plus belles bâtisses de l’Alta Rocca : l’église San-Giovanni-Battista. De style roman, sa pierre prend des allures de gris-blond aux décors somptueux. Une tour, appelée campanile se tient à ses côtés. Ce jour-là, il y avait des tournois de pétanques partout : sur les places, dans les champs et les jardins. Carbini s’associe au massacre des « Giovannali ». En effet, au milieu du XIVème siècle, un moine franciscain créa une fraternité basée sur le partage des biens et le dénuement. Mais l’ordre étant opposé au christianisme officiel, le groupe est mal perçu par Rome. Après plusieurs procès les accusant d’être hérétiques, les « Giovannali » furent persécutés en Corse. Une histoire qui vit son apogée en 1362, lorsqu’un massacre des pratiquants fut orchestré. Une croix sur l’endroit du drame est accessible par un petit chemin de randonnée. ✞ Je vous conseille cette balade rapide : le panorama est sublime et des panneaux informatifs racontent toute cette histoire…


LES ÂNES DE LEVIE, UN VILLAGE D’ALTA ROCCA

Ma deuxième escale fut Levie, capitale de ce territoire. Cette commune regroupe plusieurs petits hameaux qui possèdent un fort attrait archéologique. On trouve des vestiges de châteaux et des ruines préhistoriques aux alentours. D’ailleurs, les pièces de collections sont regroupées au musée départemental de l’Alta Rocca. Il fait partie du label des musées de France. On y rencontre la « dame de Bonifacio », sépulture d’une des plus anciennes habitantes de l’île. À Levie, je me suis arrêtée manger un panini au chocolat et j’ai observé des ânes dans un champs. Une pause goûter agréable, avant de rejoindre notre destination finale du jour : Zonza. Ici aussi il y a un musée : il regroupe toutes les actions de résistance qui ont eu lieu lors de la Seconde Guerre Mondiale.


BROUILLARD SUR LES AIGUILLES DE BAVELLA

Après avoir passé la nuit à Zonza, je me réveille avec la pluie et le ciel gris. Avec mon copain, nous prenons la route des Aiguilles de Bavella. Sur le trajet, on est littéralement envahi par la brume épaisse, qui paraît remonter des profondeurs. Le brouillard donne une certaine atmosphère au paysage. Parfois, les reliefs se dessinent sous un rayon de soleil. On fait plusieurs arrêts sur notre route pour admirer ces étonnants nuages humides. On ne voit pas toujours le chemin, mais rouler au pas nous permet de profiter du moment présent… Chaque année, près de 700 000 promeneurs viennent ici, à 1218m d’altitude.

Nous finissons par arriver au col de Bavella, un théâtre naturel grandiose d’où partent plusieurs chemins de randonnées. La météo ne nous permet pas d’en suivre un, mais je me risque à sortir de la voiture pour prendre quelques photographies de la vierge et d’un arbre incroyable. Ainsi, plongé dans cet ambiance, il a presque l’air aussi sacré que la statuette. Tout à coup, des trombes d’eau se mettent à tomber sur moi. Le vent me fouette le visage, alors je cours pour me mettre à l’abri. Même là, je ne regrette en rien cet arrêt magique dans ce panorama. Un coup de cœur à ne manquer sous aucun prétexte.


FAUNE ET FLORE DE LA RIVIÈRE DE SOLENZARA

Dernier arrêt dans l’Alta Rocca : la rivière de Solenzara. Les familles viennent souvent se baigner dans ses eaux claires et peu profondes. Il y a comme des petites plages naturelles de galets qui permettent de poser sa serviette et de profiter du soleil. Bon, autant vous dire que ce jour-là, le temps n’était pas à la baignade. Il ne pleuvait plus, mais l’air était frais. Par contre, j’ai beaucoup aimé me promener le long de l’eau, à observer la nature. J’ai notamment pu photographier de beaux spécimens de geais des chênes et des libellules bien colorées. J’adore ce genre d’environnement où la biodiversité bat son plein… Maintenant, il est temps de descendre sur la côte et d’explorer d’autres merveilles de l’île de beauté ! 😉 On quitte la Corse du Sud pour la Haute-Corse.

4 commentaires

Laisser un commentaire