Ville de Barcelone

Sous un correfoc dans Barcelone

Dans le département des Pyrénées-Orientales et en Catalogne, il existe des traditions étonnantes. Parmi elles, les correfocs… Quand j’étais plus jeune, j’avais déjà assisté à ce genre d’événement avec mes amis, notamment un doux soir d’été dans un petit village. Des étincelles tournoyaient au-dessus de nos têtes, c’était plutôt sympa. En Février 2017, lorsque je suis allée à Barcelone avec des copines, nous sommes allées voir un correfoc dans le quartier de Gracia. Et bien, de l’autre côté de la frontière, ce n’était pas du tout le même niveau ! Je vous raconte tout dans cet article. À la rencontre du feu du Diable…


UNE TRADITION QUI VIENT DU MOYEN-ÂGE

Derrière le nom « correfoc », se cache une fête qui remonte à l’époque médiévale. À l’origine, cet événement était une sorte de représentation théâtrale au cœur de la rue. On l’appelait alors la danse des diables (Ball de Diables). Elle symbolisait la lutte entre le Bien et le Mal, notamment lors des processions religieuses. Une mise en scène qui permettait de marquer les esprits et de rendre la cérémonie plus spectaculaire. Souvent, des petits poèmes et des textes satiriques étaient lus au public. Une manière de faire passer des messages sur la politique actuelle du pays. Mais tout ceci reste assez hypothétique, car les textes sont très anciens. Les premiers décryptés remontent à l’an 1150. Ils font référence à une sorte de danse entre anges / démons à un mariage.


LE FEU : UN ÉLÉMENT MAJEUR DU CORREFOC

Avec l’émergence de la pyrotechnie, la danse des diables a pris une dimension plus moderne au cours du temps. Le feu est devenu l’élément central de cette vieille tradition. Lors d’un correfoc, le bruit des pétards et le boucan des tambours résonnent dans les rues de la ville. En catalan, le mot « correfoc » veut littéralement dire les feux qui courent. L’expression vient du terme « cohet » qui signifie « feux d’artifice » dans cette langue. Les participants prennent un malin plaisir à poursuivre les gens avec des piques enflammés, sous la surveillance des forces de l’ordre… Bien-sûr, c’est toujours le bien qui gagne ! Pour symboliser cela, il y a une figurine du mal qui est brûlée à la fin de l’événement. On expie les mauvaises conduites et les pêchés par le feu du bûcher.


BARCELONE : ENCORE PLUS DE SPECTACLE

À Barcelone, on ne peut pas dire qu’ils font les choses à moitié ! Le feu est présent sous toutes ses formes. Alors que le correfoc continuait son ballet dans les rues, on arriva tout près d’une église. Avec mes copines, nous étions sur le trottoir, quand tout à coup, des policiers nous ont demandé de s’écarter… On s’exécuta sans trop savoir ce qu’il se passait. Nous avons suivi la foule. Quelques secondes après avoir quitté cette zone, à l’endroit même où nos pieds étaient posés, des pétards ont jailli du sol. C’est un véritable feu d’artifice qui a démarré, sans aucun périmètre de sécurité. Nous étions très étonnées. Je sais que les réglementations ne sont pas les mêmes en France et en Espagne, mais cela m’a paru tout de même un peu exagéré. Plus de peur que de mal !


BIEN SE PRÉPARER AVANT UN CORREFOC

Même si les forces de l’ordre veillent à ce que tout se passe bien, il y a des précautions personnelles à prendre lors d’un correfoc. Il est conseillé de porter des habits couvrants (pantalons, chaussures fermées, manches longues…). Les enfants portent des capuches et des lunettes pour se protéger. Souvent, ils sont déguisés pour l’occasion, avec des costumes de diablotins aux couleurs catalanes. Faites aussi attention à votre matériel si vous êtes photographes. Il est facile de se faire secouer dans l’agitation générale, et l’appareil risque de recevoir quelques étincelles. Maintenant que vous êtes prêts à assister à un correfoc, n’hésitez pas à vivre cette expérience folklorique. Il y en a plusieurs dans l’année : la St-Jean, la fête des quartiers, pendant l’été, à la Festa Major.

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