« Destins croisés »

En 2016-2017, lorsque j’étais étudiante en photojournalisme à l’Université de Perpignan, j’ai monté un projet participatif avec deux copines. Nous avons décidé de donner des cours de photographie à des réfugiés. Tout juste arrivés de plusieurs pays (Afghanistan, Pakistan, Mali, Syrie…), nous sommes allées à leur rencontre à Saint-Paul-de-Fenouillet, leur territoire d’accueil. Une belle aventure est née de cette initiative collective. Alors, je tenais à vous la raconter dans cet article. Ci-dessus je vous présente le noyau du groupe, de gauche à droite : Faizullah, Marion Joly, Morgane Muzart, moi-même et Imdad.

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AVENTURE HUMAINE AUTOUR DE LA PHOTO

Pendant six mois, tous les jeudis, nous sommes allés rendre visite aux réfugiés présents à Saint-Paul-de-Fenouillet. Le but était de leur faire découvrir l’univers de la photographie, mais aussi d’échanger avec eux sur leur parcours et leurs premières impressions sur la France. Les cours s’organisaient la plupart du temps dans leur centre d’accueil, avec notre matériel personnel. Mais nous allions aussi parfois à l’extérieur, avec notre voiture, pour leur faire découvrir les paysages des Pyrénées-Orientales. Toujours l’objectif entre les mains, car le plus important pour apprendre, c’est de pratiquer. Et certains se sont révélés une véritable passion pour la photographie comme Imdad, Mohammed, Faizullah et Zain. Le groupe s’est alors recentré sur ces 4 participants.

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EXEMPLE D’UNE PHOTO RÉALISÉE EN GROUPE

Chaque cours théorique précède un cours pratique. À chaque nouvelle séance, nous avons intégré des éléments techniques de la photo : la règle des tiers, les réglages d’un appareil photo, la composition d’une image, les jeux de perspective… Ci-dessus, je vous présente un exemple de travail que l’on a réalisé avec eux. Nous avions apporté des bracelets fluorescents, un fond noir et des éclairages. Un des élèves écrivait une lettre, dans l’espace de la pièce, avec l’accessoire lumineux. Tandis qu’un autre prenait la photo de celle-ci, grâce au changement de la vitesse sur l’appareil. Puis un travail sur logiciel a été réalisé. Le but était de détourer les lettres et de les assembler pour former le mot HOPE qui signifie ESPOIR. Ils l’ont choisi, comme un écho à leur histoire.

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DESTINS CROISÉS : DES RENCONTRES, UN FILM

Pour clôturer ce projet photographique, nous avons voulu leur montrer quelques aspects de la vidéo. Notamment la prise d’images avec nos reflex et de sons avec des micros externes. Nous avons nous-mêmes pris pas mal de rushes lors de nos sorties, afin de créer un making-off de l’activité participative. Finalement, on a décidé d’en faire un court-métrage pour raconter leur histoire. Notre petit documentaire s’intitule « Destins Croisés ». Nous avons partagé tellement de moments ensemble, à se raconter nos vies, nos cultures et nos envies… Donc ce nom est très vite tombé sous le sens, naturellement.

Suite à la sortie de « Destins Croisés », notre petite vidéo a été sélectionnée pour participer à un festival de cinéma local. Notre reportage a participé à la 38ème rencontre de court-métrage au centre culturel de Cabestany, dans le sud de la France. C’était un grand honneur pour mes copines et moi d’être projetées sur un grand écran. Même si nous n’avons pas reçu de prix à l’issue du festival, on est fière de ce que l’on réalisé avec ces quelques réfugiés. Ils sont passés d’inconnus, à élèves et confidents en l’espace de quelques temps. Une histoire humaine qui nous a tous marqués. Et vous, ça vous a touché ?